Reims Polar 2022 #05 – Midnight Silence de Oh-Seung Kwon

Troisième film de la compétition officielle, dont je vais vous parler. Mais pas trop fort, pour ne pas se faire repérer.

Midgnight Silence de Oh-Seung Kwon

Une petite histoire de tueur en série, ça faisait longtemps !

Ce film lui-même est un survivant, il devait paraître en salle en 2020, puis a a été reporté à cause de vous-savez-quoi, pour paraître directement sur les sites de VOD en 2021.

Depuis, il fait son bonhomme de chemin en Asie, mais en Europe, comme d’hab, personne n’en a vraiment parlé.

J’ai cherché des infos sur son réalisateur, Monsieur Kwon Oh-seung, je n’en ai pas trouvé, sauf à dire qu’il s’agit a priori de son deuxième film. (Décidément, le festival fait part belle aux « jeunes ».)

Une aura de mystère entoure donc Midnight Silence

Côté acteurs, brillent à l’écran Madame Jin Ki-joo et Monsieur Wi Ha-joon, tous deux beaux comme des fleurs fraichement écloses. Normal, ils sont non seulement jeunes acteurs, mais aussi parallèlement jeunes mannequins.

Passons au film.

De quoi ça parle ?

L’histoire est assez simple : un psychopathe traque ses proies dans les rues d’une ville. Notre méchant attire sa future victime, avec les supplications de la précédente, tout juste encore en vie.

« Hiiiii sauvez-moi, ooohhh, je vous en supplie, gnééé. » Et là, crac.

Les bons jours, notre psychopathe attrape son doublon de proies, les zigouille, puis fume une clope en attendant l’arrivée de la police. (Il aime bien se mêler aux enquêtes.)

Mais les mauvais jours, comme celui qui commence, les proies s’échappent et il faut donc leur courir après. Ainsi démarre un jeu du chat et de la souris d’une heure quarante-cinq minutes.

Pourquoi voir ce film ?

L’argument le plus évident qui est d’ailleurs supposé faire vendre : le sujet central est le handicap.

Deux personnages du film sont sourds-muets et l’histoire tourne autour de leur perception silencieuse du monde. (Sauf erreur, les acteurs concernés sont quant à eux entendants.) Comment s’enfuir, quand on ignore que le monstre arrive ? Comment appeler à l’aide, quand on ne peut pas parler ? Comment se faire comprendre, quand les gens manquent de patience, voire carrément se moquent de la langue des signes.

Les personnes sourdes-muettes disposent d’outils pour faciliter leur vie. Des lampes qui s’allument lorsqu’elles détectent un son. Des téléphones avec des applications permettant d’écrire vite. Il y a des solutions individuelles. Cependant, cassez l’ampoule, volez leur téléphone, et les voilà dans une situation affreuse.

Ça, c’est l’argument promotionnel de base pour cette course-poursuite à la Shining.

Après, je vais être honnête. De mon point de vue, le film est une coquille vide, avec peu de rebondissements scénaristiques et de variations de rythme. Il y a des incohérences. Et un jeu d’acteur où l’on adhère… ou pas. La bande son aurait pu également être davantage travaillée, car nous sommes trop plongés dans le bruit ambiant des entendants. A l’instar de Boîte Noire de Yann Gozlan, ce film aurait pu devenir plus auditif que visuel… Mais ça n’a pas été le choix du réalisateur. Dommage.

Pour autant, Midnight Silence est un film agréable à regarder, flirtant parfois avec les codes de l’horreur, et il capture l’attention du spectateur avec un bon suspense angoissant. Il mériterait une véritable sortie en salle, car il est aussi bon que la plupart des blockbusters actuels.

Ne le mettez pas de côté si vous aimez les polars.

A bientôt pour le débrief’ du quatrième film de la compétition. =)

Retrouvez les précédentes chroniques du Reims Polar 2022 :

#01 Retour en festival

#02 Cérémonie d’ouverture

#03 Entre la vie et la mort de Giordano Gederlini

#04 Assault de Adilkhan Yerzhanov

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