Festival de Cannes 2024 #03 – The Surfer de Lorcan Finnegan

Seconde séance de minuit, et encore un thriller de belle envergure, avec Nicolas Cage dans le premier rôle.

Si vous connaissez un peu Lorcan Finnegan, vous vous souvenez peut-être de son film Vivarium, alias – le film qui rend potentiellement fou -, dans lequel un couple emménageait dans un lotissement de maisons neuves, sans jamais plus pouvoir en ressortir.

Lorcan Finnegan doit être le genre de gars qui aime dessiner des spirales et des labyrinthes dans les marges et les coins de pages. (Il serait sans doute bon copain avec Soi Cheang sur ce point)

The Surfer est dans la lignée. Si vous vous posez la fameuse question, voit-on Nicolas Cage dompter la vague, le menton levé, la planche de surf rutilante sous les éclats de l’astre solaire combiné au sel marin, la réponse est non. Nicolas Cage (et son personnage, que nous appellerons pour plus de facilité Nicolas Cage) ne surfe pas, et c’est tout le problème. Il VEUT surfer.

Particulièrement sur CETTE plage, qui a une vue sur la fucking maison qu’il compte acheter, parce que c’est SA maison de son enfance, et il espère bien avec cette acquisition qui aligne les zéros au chéquier, reconquérir SA femme, et SON fils, égarés dans un divorce qu’il ne souhaite pas.

Bref, il est motivé. Mais il ne peut pas surfer, parce que, eh, la plage n’est pas libre.

The Surfer est donc l’histoire d’une obsession, et comme dans Vivarium, l’histoire d’une métamorphose, notre protagoniste allant connaître quelques déformations physiques.

Plus de boucle géographique, cette fois, mais une boucle temporelle, où les flashs du passé s’entremêlent au présent et aux angoisses d’un possible avenir pour une joyeuse confusion. (et la fin n’est pas du tout celle qu’on anticipe, donc have fun, tout reprend sens dans le dernier acte.)

Gros plan sur Nicolas Cage, car l’affiche du Surfer n’est pas encore disponible.

De quoi ça parle ?

D’une religion, d’une initiation et d’un test de volonté.

Quelqu’un a dit un jour que les moines Shaolin soumettaient leurs aspirants à 7 jours d’attente, de tentation et d’épreuves devant la porte du temple, avant d’accepter de les laisser entrer.

Si Nicolas Cage parvient à rester 7 jours devant cette plage, les connards du coin accepteront-ils de le laisser surfer ?

Pourquoi voir ce film ?

Comme déjà évoqué, c’est un excellent thriller, comportant des éléments fantastiques intéressants que je ne spoilerai pas davantage, et une réduction de 20% sur votre prochain achat de paracétamol sur présentation de votre ticket de cinéma.

Ce film ne se gêne pas pour impliquer les cinq sens du spectateur. (N’allez pas le voir en 4DX avec diffusion d’odeurs, surtout.) Quelque part, on peut lui reprocher un petit côté sadique assumé, parce qu’il lui en arrive des choses, à notre Nic’ Cage. On verse toutefois davantage dans la comédie horrifique que dans le premier degré.

Ce film a aussi l’intérêt de placer son action dans le sud du planisphère, en Australie, ce qui offre un dépaysement certain et des enjeux de survie dignes de Koh Lanta, au collier d’immunité à la dent de requin.

Surtout, ô grand surtout, ce film est un véritable one man show. Nic’ nous offre une superbe performance, dans laquelle il donne de sa personne, la caméra étant presque tout le temps braquée sur lui, avec quelques autres personnages qui ne servent qu’à lui donner la réplique.

S’il ne parvient jamais à nous faire oublier son métier d’acteur, sa notoriété, sa filmographie (132 films et séries, alors qu’il n’a que soixante ans !), etc… etc…, on ne peut qu’être admiratif de son sérieux et de sa capacité à nous rendre empathique envers son personnage.

Et puis bon, dans ce film, il fait beau et chaud, il y a la mer… C’est un peu un thriller de vacances, non ?

On a trouvé la grande victoire 2024 du clan Coppola. Ne cherchez pas en direction du maestro, mais plutôt de son neveu.

A bientôt pour le prochain film de la compétition !

Retrouvez les précédentes chroniques du Festival de Cannes 2024 :

#01 Le Deuxième Acte de Quentin Dupieux

#02 City of Darkness de Soi Cheang

3 commentaires sur « Festival de Cannes 2024 #03 – The Surfer de Lorcan Finnegan »

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